Il est grand temps d’affirmer que le Scorpion est tout aussi bien armé que n’importe qui d’autre pour conquérir le bonheur auquel il a droit. Il possède déjà un atout majeur qui est l’enthousiasme. “Rien de grand ne se fit jamais sans enthousiasme”, disait Emerson.
Concernant les penchants susceptibles de compromettre sa pleine jouissance de la vie, le Scorpion doit en premier lieu se rendre compte de l’absolue futilité de la vantardise. “Voulez-vous que l’on croie du bien de vous ? N’en dites pas”, conseillait judicieusement Pascal. “Celui qui se dresse sur ses pieds ne peut se tenir droit”, disait Lao-Tseu. Montaigne était du même avis lorsqu’il disait : “On ne parle jamais de soi-même sans perte : les propres condamnations sont toujours accrues, les louanges mescrues.”
Le Scorpion a intérêt à se débarrasser de ses rêves. “Un certain degré de maturité est nécessaire au bonheur” (Van Minh). Les contes de fées ne conviennent qu’aux enfants et non aux adultes conscients et responsables. La réalité est plus dure que le rêve, certes, mais elle nous régit tandis que le rêve ne peut, à la rigueur, nous donner qu’une satisfaction passagère et purement subjective. Accepter la réalité et chercher à s’accommoder d’elle est le commencement de la sagesse, car plus l’illusion est grande, plus la désillusion est douloureuse. Les fantasmes, lorsqu’ils sont trop importants ou persistants, sont aptes à nous vider de toute énergie et à nous empêcher de résoudre efficacement les problèmes que nous pose la vie.
Afin d’éviter des heurts inutiles, le Scorpion doit apprendre à tourner sa langue sept fois avant de parler. “Une phrase à peine prononcée, même un char à quatre chevaux ne peut la rattraper”, dit un proverbe chinois. Le Scorpion a souvent à regretter l’absence de contrainte et de réserve dans ses propos. Le Scorpion doit se rappeler qu’il y a toujours mille façons de dire une chose et qu’il a intérêt à choisir la plus agréable afin de se faire “plus d’amis et moins d’ennemis” (Lénine).
N’ayant généralement pas une santé de fer, le Scorpion est néanmoins doté de beaucoup d’énergie et d’endurance. Ses ressources sont abondantes, mais il a tendance à en abuser en brûlant la chandelle par les deux bouts, croyant à tort qu’il est increvable. Si un jour il craque, il sera le premier à en être surpris et à s’en indigner. On ne saurait trop lui rappeler que les réserves humaines ne sont pas intarissables. Le Scorpion doit apprendre à connaître ses limites et à recharger ses batteries avant qu’elles ne soient complètement épuisées. Il ne doit surtout pas traiter la fatigue par le mépris, car celle-ci est toujours chez lui le signe avant-coureur d’une maladie grave dont les conséquences pourraient être catastrophiques.
Parmi les maux susceptibles d’affecter le Scorpion sans l’incommoder sérieusement, il faut citer la névralgie. Il s’agit de douleurs dont l’intensité est variable et dont les causes exactes ne sont pas toujours aisément décelables. La face en est plus rarement atteinte que les membres supérieurs et surtout inférieurs, ce qui facilite quelque peu l’orientation du diagnostic et du traitement. Il y a souvent lieu de soupçonner que Scorpion présente, avec l’âge, une détérioration de la colonne vertébrale avec, comme conséquence, le déplacement d’un disque intervertébral qui vient comprimer un nerf innervant un des membres.
Il importe, pour prévenir dans une certaine mesure cette petite misère, que Scorpion apprenne à maîtriser ses mouvements, la trépidation étant susceptible d’entraîner des traumatismes apparemment insignifiants mais dont l’effet peut avoir un retentissement néfaste sur la colonne vertébrale.
La médecine allopathique s’est révélée généralement impuissante face à la névralgie. La vertébrothérapie peut être utile si le mal est dû à la compression d’un nerf par un os. Mais si les causes ne sont pas décelables, ce qui est le plus souvent le cas, Scorpion aura intérêt à recourir à l’acupuncture et à certaines cures thermales.